Arts métissés : L’art horloger se conjugue aux arts décoratifs

Prouesse architecturale chez Harry Winston où la collection Avenue de style Art Déco, aux formes géométriques épurées, rend hommage à la ville de New York, à ses longues artères bordées de gratte-ciels fuselés. Entièrement paré de diamants, le modèle Avenue C Large en évoque les effets miroirs, jouant merveilleusement de la taille baguette. 156 pierres de ce type serties en soleil animent le cadran,  40 associées à 13 brillants forment un cadre de lumière sur le boîtier et on en compte 260 sur le bracelet à maillons contrastés, de construction très recherchée. La montre, disponible avec un mouvement mécanique à remontage automatique, totalise 34,8 carats. Chez Piaget, le sertissage soleil sur le cadran de la dernière Pièce Exceptionnelle Limelight est réalisé avec 32 diamants baguettes expressément calibrés en forme de triangles. Du cadran au bracelet en passant par le boîtier, l’intégration des baguettes au design est impressionnante, le sertissage à griffes laissant les pierres s’épanouir à la perfection. L’emmaillement parisien apporte souplesse et confort au bracelet quand les pierres ajourées signent le raffinement des profils. A l’expertise joaillière qui caractérise la composition de 277 pierres, totalisant 49,7 carats, répond l’expertise horlogère du mouvement extra-plat 40P, mécanique à remontage manuel.

 

 

Au nom de la rose, Bovet présente la fleur sur le cadran d’une Amadeo Fleurier 39 Joaillerie. Réalisée d’après le dessin en peinture miniature de la collection à succès Mille Fleurs, elle se compose de 110 diamants sertis sur un fond de nacre, rappelant les perles traditionnellement associées à la marque.  Selon le système exclusif Amadeo, la montre automatique se transforme en montre-bracelet, montre pendentif ou montre de table sans l’aide du moindre outil. En soirée, le bracelet en fibre de satin peut être remplacé par un modèle somptueux, composé de 80 perles de culture et 24 sphères en or serti de diamants, à moins que la porteuse ne lui préfère le sautoir réalisé dans le même esprit. La rose est également à l’honneur dans la toute nouvelle collection féminine de Jaeger-LeCoultre. Une montre Rendez-Vous l’arbore sur un cadran qui associe sertissage de diamants et dégradé d’émaux opaques et translucides dans un camaïeu de teintes mordorées et brunes sur fond guilloché à la main. Au double cœur dessiné à 12 heures répond la dentelle mécanique d’un tourbillon visible à 6 heures. Le fascinant mécanisme horloger s’inscrit dans le calibre maison 978 à remontage automatique.

 

Qui dit tourbillon ne pense pas forcément féminin. Pour autant, le système est d’un raffinement tel que la marque féminissime Delaneau l’a intégré à ses collections voilà déjà 10 ans. L’anniversaire d’une première qu’elle célèbre aujourd’hui avec 7 pièces d’exception émaillées dans l’atelier maison. Parmi elles, la Dôme Tourbillon Féline affiche un léopard peint en miniature d’émail, avec des yeux de chasseur particulièrement éloquents, au-dessus d’un mouvement manuel à tourbillon de manufacture Claret, serti de diamants sur la platine et les ponts. Richement illuminée, la création en or rose conjugue diamants blancs et diamants originaux de couleur chocolat taillés en baguettes ou en cabochons. Le tourbillon, c’est aussi le choix de la jeune Manufacture Royale pour sa deuxième collection, Androgyne. Du féminin-masculin s’inscrit dans un boîtier sophistiqué décliné en de multiples variantes, notamment en versions serties de diamants, diamants noirs, saphirs, émeraudes ou rubis. Le mouvement mécanique à remontage manuel de type squelette est produit, décoré et assemblé au sein de la manufacture. Alliant composants classiques et futuristes, il bénéficie d’une remarquable réserve de marche de 108 heures.

 

En 2012, une nouvelle technique de décoration a fait son apparition sur des cadrans de montre, la marqueterie de paille. Cet art très ancien requiert une minutie extrême. Les brins sélectionnés un à un sont teints dans la masse, séchés à plat, fendus avec une lame fine, aplanis avec un outil en os et dûment sectionnés avant d’être assemblés. La paille arbore des reflets naturels particulièrement éclatants et conserve son état sans protection ni vernis. Cartier a inauguré le procédé sur une montre Rotonde munie du calibre maison 9601 MC, mécanique à remontage manuel. Du blond au brun, la paille prend sept nuances de couleurs différentes pour dessiner et mettre en lumière la tête d’un charmant koala. Quant à Hermès, elle a choisi de reproduire, en bleus et noirs, des motifs de cravate emblématiques de la maison, les carrés et le chevron. Les créations illuminent les cadrans d’une montre Arceau équipée du mouvement mécanique à remontage automatique H1928, fabriqué en exclusivité par la manufacture Vaucher.


Journaliste experte en horlogerie, Marie présente des nouveautés et s’occupe de la rubrique 12e Art (l’art de la mesure du temps), qui établit un parallèle avec les arts classiques.

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