La qualité atteint des sommets

Au programme du traditionnel rendez-vous figurent sans surprise une sélection de Patek Philippe et une sélection de Rolex, mais également une petite série d’Audemars Piguet anciennes, des montres modernes, des montres de poche dont une rareté de provenance impériale.

D’ici sa tenue le 14 mai à l’hôtel des Bergues, l’expert en montres de Christie’s aura certainement enrichi son millésime 2012 de lots supplémentaires, mais Aurel Bacs et son équipe soulignent une tendance notoire : à pièces équivalentes, le fossé se creuse en fonction de leur état. En effet les acheteurs se montrent prêts à se battre pour un modèle dont la qualité est irréprochable, mais ne s’intéressent pas à cette même montre si elle présente quelques imperfections. Sous le verdict du marteau du commissaire priseur, cette différence de qualité peut avoir pour conséquence de multiplier le prix par 9, comme deux vendeurs d’une même référence ont pu le constater l’hiver passé. Autrement dit, si la vente du printemps comportera sans doute moins de pièces que par le passé, il y a des chances que le prix moyen s’avère par contre plus élevé. Autre tendance relevée par Nathalie Monbaron de Christie’s, la cote des montres émaillées s’apprécie.

 

Patek Philippe, business as usual

Commençons par les trois lots phare Patek Philippe, tous d’origine privée. Qui peut se targuer d’avoir déjà admiré une Référence 1518 en or rose avec cadran rose ? Seuls 8 ou 9 exemplaires ont été réalisés par le passé, et l’état exceptionnel de cette pièce rarissime lui vaut une estimation située entre CHF 500’000.- et 800’000.-. Plus fort encore, la Référence 2499 en or rose de 1956 (une première série donc) est proposée par la famille du propriétaire d’origine. Elle n’est jamais apparue en public et seuls cinq autres exemplaires en or rose sont connus, en deux déclinaisons : l’une avec fond plat et cornes allongées, produite en quatre exemplaires, et l’autre avec fond bombé et cornes courtes, produite en seulement deux exemplaires, dont celui qui est valorisé entre CHF 1,2 et 1,8 millions. Enfin, la plus haute marche du podium revient à la Référence 2523 Heure Universelle en or jaune avec cadran cloisonné représentant l’Amérique du Nord et Centrale, datant de 1955. Les fans de la marque culte auront peut être reconnu une protagoniste de la vente The Art of Patek Philippe de 1989, adjugée à l’époque CHF 260’000.- mais dont l’estimation haute décuple aujourd’hui ce montant.

Très variées, les Patek Philippe anciennes que les collectionneurs ne manqueront pas de convoiter comprennent par ailleurs une Référence 1526 en or jaune et une en or rose, une 1579 en or rose, une 1518 en or jaune et une 2438 en or jaune également, pour ne citer que les plus rares.

 

Deus Rolex Machina

Toute vente aux enchères qui se respecte comporte un volet Rolex, la marque horlogère la plus connue du monde, symbole de réussite par excellence. La sélection de cette vente Christie’s s’avère relativement classique, à l’exception d’une Référence 6036 en or jaune et cadran argenté de 1952 hors du commun. L’état absolument magnifique de cette « Jean-Claude Killy » lui vaut une estimation entre CHF 150’000.- et 250’000.-. Nettement plus rare dans les ventes aux enchères, Aurel Bacs a pu rassembler une petite sélection d’Audemars Piguet anciennes qui devrait aboutir sur des résultats intéressants. Comme il est devenu d’usage, quelques dizaines de montres modernes seront mises à prix avec ou sans prix de réserve, représentant un grand nombre de marques, dont Patek Philippe. Sa référence 3974, un quantième perpétuel avec répétition minutes, est proposée complète dans son état d’origine, son estimation allant du simple au double (soit CHF 400’000.-).

Enfin, les amateurs de montres de poche n’auront pas l’embarras du choix dans cette vente qui en affiche quelques unes, émaillées ou pas, réalisées pour le marché chinois ou pas, mais les collectionneurs les plus importants se livreront sans doute à des joutes spectaculaires pour une pièce unique sortie d’un coffre à trésors. D’abord offerte au Tsar 1er de Russie par son créateur Léon Kuchujewsky, puis au Baron Humboldt, cette montre de poche en argent de 1814 indique les heures universelles astronomiques. Son prix se situe dans une fourchette de CHF 100’000.- à 150’000.-. Son futur acquéreur succombera-t-il également au charme d’un tout autre genre de la montre de poche qui fait l’objet de notre Banc d’essai ?


Rédacteur en chef des magazines GMT et Skippers dont il est le cofondateur depuis 2000 et 2001, Brice Lechevalier est aussi à la tête de WorldTempus depuis son intégration dans la société GMT Publishing, qu’il dirige en tant que co-actionnaire. Il a par ailleurs créé le Geneva Watch Tour en 2012 et conseille le Grand Prix d’Horlogerie de Genève depuis 2011. Côté nautisme, il édite aussi le magazine de la Société Nautique de Genève depuis 2003, tout en étant membre fondateur des SUI Sailing Awards (les prix officiels de la voile suisse) depuis 2009 et du Concours d’Elégance de bateaux à moteur du Cannes Yachting Festival depuis 2015.

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