L’innovation Patek Philippe franchit deux caps

Patek Philippe

Avec un nouveau spiral et un nouveau système de second fuseau horaire, Patek Philippe fait la démonstration de sa vigueur, et de sa rigueur, technologique.

Depuis sa création au début des années 2000, le département Advanced Research de Patek Philippe revisite les fondamentaux. Ce laboratoire distinct de son bureau de développement travaille sur le coeur de la montre. L’échappement et l’organe réglant sont son champ d’exploration. En particulier, il exploite les propriétés de l’oxyde de silicium dont Patek Philippe est l’un des utilisateurs originels sous le nom déposé de Silinvar. Le département Patek Philippe Advanced Research a pour vocation de rechercher, mais aussi de développer des applications pratiques. Il a donc révélé six innovations en six ans qui ont toutes trouvé leur place dans des montres en séries limitées plus ou moins courtes. C’est ainsi que la marque a présenté son approche de la roue d’ancre, du spiral, de l’échappement, du balancier, puis un système complet de ces composants. En 2017, ce n’est pas une mais deux innovations que ce laboratoire ajoute à son tableau de chasse. Toutes deux sont intégrées dans un mouvement qui est une évolution d’un calibre automatique à double fuseau horaire bien connu des amateurs de Patek, le calibre 324 S C FUS. Il est logé dans une nouvelle montre, l’Aquanaut Travel Time ref. 5650 « Patek Philippe Advanced Research ».

RECENTRER

La première innovation est une nouvelle version du spiral Spiromax® de la marque. Elle porte sur la géométrie du spiral qui est fondamentale puisqu’elle définit son comportement. A sa traditionnelle courbe terminale qui est un épaississement et un élargissement de la lame du ressort, Patek Philippe a ajouté une courbe initiale, au début de l’enroulement du ressort. Le but recherché est une stabilisation du centre de gravité, qui se déplace à mesure que le spiral s’ouvre et se ferme. Or, ce centre de gravité influe sur l’axe de balancier qui est le siège des frottements les plus déterminants et donc source d’imprécision. L’ajout de cette seconde courbe permet au mouvement d’afficher un gain en précision notable et quantifié. Il affiche une erreur de marche comprise entre -1 et +2 secondes par jour. Cette précision est exceptionnelle et égale celles des tourbillons de Patek Philippe qui sont parmi les plus soignés au monde.

REMPLACER

La 5650 est une série limitée de 500 exemplaires, ce qui montre qu’il ne s’agit pas d’une mise en oeuvre exceptionnelle, fignolée à la main, mais bien d’un projet industriel achevé. Il s’agit donc d’une démonstration de pragmatisme. D’autant plus que la seconde innovation du calibre 324 S C FUS porte sur l’usage et la fabrication. En effet, le calibre 324 S C FUS originel utilise un total de 37 composants pour gérer le second fuseau horaire, sa correction bidirectionnelle et sa double indication jour/nuit. Patek Philippe Advanced Research a imaginé un nouveau composant horloger qui en élimine 25 à lui seul. Ce système de guidage flexible est usiné dans un acier conventionnel, terminé selon les standards habituels de la marque. Mais sa géométrie est extrêmement complexe. Il remplace les pivots, bascules, ressorts, pièces qui génèrent des frottements et possèdent des ébats délicats à régler.

DÉMONTRER

Ce composant flexible simplifie le mouvement, optimise son fonctionnement et également, se montre. En effet, l’Aquanaut Travel Time référence 5650 « Patek Philippe Advanced Research » est la première Patek Philippe de série à ouvrir la vue sur une partie du mouvement. Habituellement, la marque cache ses complications, même ses tourbillons, derrière des cadrans, ou alors dévoile tout mais avec un squelettage qui est l’essentiel de l’attraction. Ici, la marque assume et affiche sa capacité à créer des pièces sculpturales qui symbolisent sa capacité à innover.

Plus d’infos sur la marque Patek Philippe

Journaliste expert en horlogerie et correspondant régulier de WorldTempus, David alimente notre rubrique technique.

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